Comment l’encourager à oser sans le brusquer ?
« Mon fils n’ose pas essayer de nouvelles choses. Il doute de lui, abandonne vite quand il échoue, et a souvent peur de ne pas y arriver. Comment puis-je l’aider à avoir davantage confiance en lui ? »
Le manque de confiance en soi est une difficulté fréquente chez l’enfant, et il peut freiner ses élans, ses apprentissages, et même ses relations sociales. Heureusement, cette confiance n’est pas figée : elle se construit, s’entraîne, se renforce avec le temps… et surtout avec un accompagnement adapté.
D’où vient le manque de confiance chez l’enfant ?
La confiance en soi se nourrit de plusieurs éléments : l’estime de soi (je me sens digne d’être aimé), la perception de ses compétences (je me sens capable), et l’environnement (je me sens soutenu). Quand un enfant hésite, se dévalorise ou évite de tenter des choses nouvelles, cela ne veut pas dire qu’il « manque de caractère ». Cela signifie qu’il a besoin d’un cadre sécurisant pour oser.
Certains enfants ont une sensibilité accrue à l’échec, d’autres ont peur du regard des autres, ou se mettent une pression très forte. Le rôle du parent est alors d’offrir un espace bienveillant où l’enfant peut prendre confiance, à son rythme, sans peur d’être jugé.
Que puis-je faire pour renforcer sa confiance en lui ?
Voici cinq leviers simples mais puissants pour encourager votre enfant à croire en ses capacités.
1. Valoriser l’effort, pas seulement le résultat
L’enfant a besoin d’entendre que ce qui compte, ce n’est pas d’être le meilleur ou de réussir du premier coup, mais de s’investir, d’essayer, de progresser.
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Dites : « Tu t’es vraiment appliqué, bravo ! » plutôt que « C’est parfait. »
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Soulignez ses initiatives, même petites : « Tu as osé poser la question, c’est courageux. »
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Félicitez-le pour sa persévérance : « Tu n’as pas abandonné, même quand c’était difficile. »
Cela l’aide à se concentrer sur ce qu’il peut maîtriser : son effort, son engagement, ses choix.
2. Laisser place à l’erreur et en faire un tremplin
L’enfant qui n’ose pas souvent a peur d’échouer ou croit que l’échec est un signe d’incompétence. Or, l’échec est une étape normale de tout apprentissage.
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Montrez l’exemple : « Tu sais, moi aussi j’ai souvent raté avant d’y arriver. »
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Racontez vos propres erreurs avec humour et recul.
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Aidez-le à analyser ses erreurs sans jugement : « Qu’est-ce que tu pourrais faire autrement la prochaine fois ? »
Plus l’erreur est dédramatisée, plus l’enfant se sent libre d’essayer, de tester, d’innover.
3. Proposer des défis à sa portée
Trop difficile : il se décourage. Trop facile : il ne progresse pas. Le bon dosage ? Des objectifs atteignables, ajustés à ses capacités actuelles, mais qui le poussent un tout petit peu à sortir de sa zone de confort.
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Par exemple : « Tu peux préparer ton cartable tout seul aujourd’hui. »
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Ou encore : « Et si tu choisissais une activité nouvelle pour les vacances ? »
Chaque petit succès renforce son sentiment de compétence : « Je suis capable. »
4. Éviter les comparaisons et renforcer l’estime personnelle
Comparer un enfant aux autres peut être très blessant, même si l’intention est positive. L’enfant entend alors : « Je ne suis pas assez bien. »
À la place, valorisez ce qui le rend unique :
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« Tu observes très bien les détails. »
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« Tu es très attentionné avec les plus petits. »
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« Tu as une belle imagination. »
L’estime de soi se construit dans ce regard valorisant que l’on porte sur lui, en tant qu’être singulier.
5. Lui confier de l’autonomie, progressivement
Rien ne nourrit plus la confiance que le fait de se sentir capable d’agir par soi-même. Confier à votre enfant de petites responsabilités renforce sa fierté et son sentiment de compétence.
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Laissez-le choisir ses vêtements, préparer un sac, faire un petit achat.
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Donnez-lui un rôle à la maison (« C’est toi qui arroses les plantes cette semaine. »)
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Ne le faites pas à sa place quand il hésite, mais accompagnez-le : « Je suis là si tu as besoin. »
Lui permettre d’agir par lui-même, c’est lui dire : « Je crois en toi. Tu peux essayer. »
Ce qu’il faut retenir
La confiance en soi n’est pas innée. Elle se construit jour après jour, dans le regard de l’adulte, dans les expériences vécues, dans l’accueil bienveillant de l’erreur. Votre enfant a le droit d’avoir des doutes. Il a surtout besoin de votre confiance, votre patience, et vos encouragements sincères.
En résumé : 5 clés pour encourager en douceur
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Encouragez les efforts, pas seulement les réussites.
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Montrez que l’erreur est un passage normal et utile.
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Fixez des objectifs réalistes et adaptés à ses capacités.
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Valorisez ses qualités propres sans comparaison.
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Donnez-lui des occasions de faire seul, en confiance.
Petit à petit, il prendra de l’assurance, osera plus facilement, et développera une solide base pour relever les défis de la vie.